Louis de Monard
1873 - 1939


En 1913, Louis de Monard expose à nouveau une oeuvre de grande dimension.
C'est « La Prise du Sanglier »


" Un homme herculéen qui empoigne un sanglier ".
Mairie de Bois le Roi
Don de Jacques Thomas


L'oeuvre centrale du salon de 1913 est « La Chasse de l'Aigle »



Louis de Monard dans son atelier
avec la Chasse de l'Aigle, en terre
Photographie     1906



1914 , la guerre éclate, Louis de Monard épouse Jeanne Galy, le 11 Août.
Il est mobilisé le 15 et va rejoindre le 12e régiment d'artillerie territoriale, 72e batterie.

En octobre, il est détaché au 4e régiment d'artillerie lourde qui effectue des terrassements aux environs de Pontault-Combault.
Eloigné de sa femme, de son art, épuisé par des travaux harassants et peu glorieux, il vit au jour le jour et n'ose pas se plaindre,
à la pensée de ceux qui sont plus éprouvés que lui.
A la fin de la guerre, il contracte une grosse bronchite et il est réformé temporairement le 18 mars.
Il rentre a Paris, puis s'installe ensuite à Bois-le-Roi où Jeanne de Monard assiste une amie qui vient d'accoucher.

En 1921 à la demande de l'architecte Louis Périn, il exécute, le monument aux morts de Bois-le-Roi.
« La France victorieuse » est symbolisée par une femme casquée se couronnànt elle-même en un geste assuré qui rejette son
manteau derrière ses épaules ( H. 2,50 sans le socle ).



Il est érigé à côté de l'Eglise à l'emplacement appelé aujourd'hui « Square Louis de Monard ».



Photo de la cérémonie de l'inauguration du Monument aux Morts pendant le discours du Maire, Monsieur Cuinat .

En 1922 sa mère meurt, il hérite de la maison d'Autun et du domaine de Montot.
Sa soeur garde Marcheseuil.
Il conserve la maison d'Autun, mais la donne en location, il vend Montot .
Il acquiert alors la villa Sylviane, avenue Foch à Bois-le-Roi, c'est une villa 1900 proche de la gare, plus pratique
que la petite maison de la rue de la Presche, ayant accès sur les bois qui mènent à Sermaize et à la Seine.

Il fait un portrait de sa femme « grandeur nature », assise sur une chaise, qui n'est pas sans évoquer les bas-reliefs
des tombes romaines.



Buste de Jeanne Galy
( L 60 cm x 80 H )
Mairie de Bois le Roi
Don de Jacques Thomas


L'Etat lui commande l'exécution en pierre de son « Centaure qui danse », en dimension double du modèle exposé ( 3 x 1,72 x 0,96 m.).
La pierre du Centaure est à son tour exposée au Salon.
Il retrouve les succès de presse d'avant 1914 .
Le caractère joyeux de l'oeuvre inspire quelques plaisanteries :
« Voici un centaure cabré qui s'efforce, les joues gonflées, de tirer un son de la trompe marmoréenne..


Centaure jouant de la flûte


En 1924, Anatole de Monzie, maire de Cahors et homme politique influent, lui demande d'accepter que le Centaure soit placé à Cahors.
Cahors, ajoute-t-il, n'est pas une grande ville, mais elle a un beau passé artistique et l'oeuvre y sera « mieux aimée que dans le
fouillis parisien ».
Louis de Monard accepte et le Centaure est érigé place de la Gare, sur un socle aménagé en fontaine.
A. de Monzie le remercie :

Il envoie au Salon de 1924 une oeuvre d'inspiration bien différente : « La Jeune Fille au chevreau » ( 1,65 x 0,67 ),
gracieuse et souriante ;


Mairie de Bois le Roi
don de Mme de Monard


Son groupe de « Vautours » réalisé en lave de Volvic est le morceau le plus important du Salon de 1932 ( environ 5 x 3 m).
La presse célèbre la majesté hautaine des grands oiseaux de proie.

« Les Vautours » sont donnés par l'Etat à la Ville de Paris qui les érige dans la pièce d'eau du jardin des Batignolles.



Il continue d'exposer de la peinture, des pastels, « Maisons au bord de l'eau à Sermaize », « Pêcher en fleurs à Brolles ».
« Tigresse »



Mairie de Bois le Roi


La santé de Louis de Monard ne s'améliore pas.
Précautions accrues et régime sévère altèrent son optimisme et sa bonne humeur.
Il a des insomnies qui lui font rechercher des lectures attrayantes Alexandre Dumas, Stendhal, Mérimée, Stevenson... Pierre Benoît.

Au début de 1939, l'état de santé de Louis de Monard s'aggrave brusquement.
Il est transporté à l'Hôpital Saint-Joseph où il meurt le 15 juillet 1939, avec toute sa connaissance, paisiblement et tristement.
Il est enterré à Bois-le-Roi dans la concession offerte par la Mairie à sa veuve .


La coupe aux grands oiseaux de proie a été placée sur sa tombe, mais depuis elle a disparue.

Ce grand artiste, qui connut à son époque une grande renommée et dont les oeuvres se trouvent nombreuses
en France et même à l'étranger .
Son corps fut ramené à Bois le Roi le 5 juillet 1949 .
Mme de Monard, née jeanne Galy, s'éteignit à Paris en 1961
.


La vie de Louis de Monard est documentée dans plusieurs livres
Animaux dans le bronze par Christopher Payne ( 1986 )
Bronze du 19ème siècle par Pierre Kjellberg ( 1994 )
Extrait des Mémoires de la Société Eduenne par Jacques Thomas ( 1983 )