Le 8 Septembre 1855, pendant la guerre de Crimée, à l'assaut de la Tour de Malakoff qui défendait Sébastopol,
le drapeau du 91ème de ligne fut planté sur le parapet au-dessus d'une poudrière.
Tout à coup retentit une redoutable explosion saluée par les Russes. La poudrière venait de sauter. Le lendemain,
dès qu'il fit jour, le lieutenant-colonel Becquet de Souray réunit ce qui lui restait de soldats valides pour
déterrer l'aigle. Les hommes brisés de fatigue retrouvèrent de l'ardeur et commencèrent cette tache pénible.
Après un travail de 3 heures le drapeau reparut enfin, entouré des cadavres mutilés de ses défenseurs.
Le porte-drapeau Ganichon, tenait encore, serré dans ses mains raidies par les convultions d'une horrible
mort, ce symbole de gloire dont la garde lui avait confiée.
L'Aigle était détaché, la hampe brisée, les franges déchirées et sanglantes.