Histoire de la Commune




Notice Géographique

Chapitre 1

D'après le recensement opéré en 1886, la population résidante de Bois le Roi est de 1118 habitants, ce qui avec la population flottante forme un total d'environ 1200 habitants .
La superficie territoriale de la commune est évaluée à 625 hectares 65 ares, d'après le plan cadastral levé en 1848. Son altitude est de 124 mètres .Elle situé par 0°22 de longitude orientale, et par 48°28 de latitude nord . La Seine arrose au nord le territoire de Bois le Roi, elle reçoit en aval du pont de Chartrettes, les eaux du petit ru des Sessois alimenté par plusieurs sources .
Le territoire de la commune comprend 5 hameaux, Bois le Roi, nommé chef-lieu, Brolles, la Ruelle, la Cave, Sermaise, nombreux étaient les chemins qui unissaient les hameaux entre eux ou les faisaient communiquer aux villages voisins, voici quelques noms relevés dans les actes .
Deux rues de Sermaise à Bois le Roi; voirie allant de Sermaise à l'église; deux chemins de Brolles allant à l'église; sentier Collas; sentier Barbeau; sentier du Bois Saint-Pierre; rue du Courtil au Loup; rue allant à l'église du lieu dit Les Marchais ( Hautes Loges ); le sentier de la Haie Verdon; la rue de Gringoche ou les Couldreaux; la Grand'Rue; la Petite-Rue; deux chemins allant à Samois; la voirie de l'Ouche; le sentier du Milieu; et enfin le Grand Chemin du Roi allant à Melun, appelé ailleurs le Grand chemin de Paris . Le territoire de Bois le Roi est entouré à l'est, au nord et à l'ouest par la forêt de Fontainebleau .Il ne contient lui même que 58 hectares plantés en bois. Les principales essences sont: le chène, le hètre, le charme le sapin, le noisetier, le bouleau, l'acacia, le peuplier et l'orme .

Chapitre 2 ( Nature du sol )

Le sol est presque plat et va en pente douce jusqu'à la Seine à l'exception de la partie nord-ouest de Brolles qui forme un coteau abrupt sur le bord de ce fleuve .
Sablonneux au sud et à l'ouest, rocailleux dans les environs de Sermaise, avec un sous-sol variable mais glaiseux dans les pentes de Brolles et dans les pourris le sol serait encore assez fertile, si la culture n'y était pas un peu négligée. Il faut dire toutefois que les dégâts causés aux récoltes par le gibier de la forêt de Fontainebleau et l'aridité d'une assez notable partie du sol, ont toujours contribué au délaissement de la culture des terres. En 1784, un tiers du territoire environ était inculte.
Une seule ferme existe à Sermaise, dont l'étendue est d'environ 60 hectares en terre et prés situés en grande partie le long de la Seine.
Le seigle, l'avoine, les prairies naturelles et artificielles et surtout la pomme de terre donnent de bons produits. Le blé n'entre en compte que pour 20 hectares au plus .
Autrefois la vigne occupait une étendue beaucoup plus grande qu'aujourd'hui; mais les mauvaises récoltes se succédant avec persistance pendant de nombreuses années, firent perde à cette culture son ancienne importance et on ne peut guère évaluer l'étendue qu'à 30 hectares au lieu de 80 qu'il y avait en 1817.
Les productions fruitières consistent principalement en pommes à cidre, pêches, cerises, prunes et quelques poires.
Le commerce consiste principalement dans la vente des produits agricoles, pommes de terre, haricots, betteraves, du bois, des denrées alimentaires, et surtout du lait. Le commerce des champignons de la forêt à pris dans ces dernières années une grande extension, ainsi que la récolte des plantes médicinales.
A Bois le Roi, on élève peu de bétail, pour la raison que le territoire peu étendu produit peu de fourrage seules les vaches sont relativement en assez grande quantité, le lait trouvant un débouché naturel et facile à Bois le Roi dans la population bourgeoise, à Melun et à Fontainebleau, et ces animaux allant paitre une grande partie de l'année dans la forêt.
On compte dans la commune 103 chevaux, 54 ânes, 120 vaches, 80 moutons, et environ 100 porcs engraissés
annuellement .
L'industrie et le commerce de la commune de Bois le Roi ne diffère guère de l'industrie et du commerce des
autres communes du département .
Autrefois il y avait à Brolles un moulin qui fut converti en scierie mécanique, puis en distillerie de genièvre, mais qui finalement à été englobé dans le parc de M. Abel Laurent. Ce moulin était mû par les eaux du petit ru des Sessois. En 1656 Pierre Delacroix est le meunier et marguillier de la Paroisse . La fabrique de terre cuite du pont de chartrettes est délaissée. En 1817 il existait un four à plâtre à la Ruelle. Mais à la Cave, il s'est établi en 1873 une fabrique de sulfate d'alumine qui occupe quelques ouvriers. A Bois le Roi, il existe un grand chantier de bois de construction et de bois à brûler exploité par M. Bordas. Une scierie mécanique à vapeur à été établie près de la gare, en 1877, par M.Bernard Voûte .
On compte dans toute l'étendue de la commune deux maréchaux-ferrands, trois sérruriers, un charron, deux menuisiers, un peintre en batiment, deux cordonniers, deux sabotiers, deux bouchers, deux boulangers, et un charcutier . L'industrie du bâtiment occupe un grand nombre de bras . Mais la petite culture, l'entretien de la voie du chemin de fer, l'exploitation des bois et des grès de la forêt et leur transport, sont les travaux auquels se livre la grande majorité des travailleurs .



L'école de Bois le Roi n'a pas toujours existé ou elle se trouve présentement. L'ancienne école mixte était tenue autrefois à Bois le Roi dans une maison que la commune louait. Cependant avant 1789, elle existait déjà sur l'emplacement actuel . L'époque de sa construction est inconnue. Toutefois la liste des usagers de la forêt de 1664, signale cette maison ( proche l'église et acquise par la dite église pour loger le maître d'école. ) D'après une délibération du Conseil municipal du 1er octobre 1841 ( elle avait été détruite par les effets de la Révolution. ) Elle y à été reconstruite en 1843.
Une délibération du Conseil municipal du 5 mai 1822, fixe ainsi le traitement du maître qui dirigeait l'école de ce temps:
1° Rétribution scolaire par mois et par élèves:
Pour la Lecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,f60
Pour la Lecture et l'Ecriture . . . . . . . . . . . . 0,f75
Pour la Lecture , l'Ecriture et le Calcul . . . 1,f20
Cette délibération décidait qu'il y aurait deux mois de vacances et que le maître d'école recevrait gratuitement 6 enfants pauvres .
En admettant 20 élèves dans chacune de ces classes, ( chiffre probablement trop élevé ) ont voit que le traitement annuel de ce maître pouvait s'élever à 600 f environ.
Une autre délibération du 27 août 1837 dit que ( celui des pères de famille qui à deux enfants admis gratuitement à l'école, payera la rétribution scolaire s'il n'en envoie qu'un. ) C'était une espèce d'obligation que le Conseil décidait, et il avait raison, car de tout temps ce sont les élèves de cette catégorie qui ont été les moins assidus.
Il y a deux écoles distinctes depuis 1860: ( Une pour les garçons et une pour les filles. ) A chaque école est
annexé un jardin.
Quoique la population n'ait pas sensiblement augmenté depuis longtemps ( elle était de 910 habitants en 1841 ) les écoles comptaient déjà en 1879, 80 garçons et autant de filles en moyenne pendant les 11 mois de l'année scolaire. Le conseil municipal jugeant avec raison que les deux salles d'école étaient totalement insuffisantes vota la reconstruction du groupe scolaire qui fut approuvée et exécutée immédiatement. De plus en 1880, une cloison partagea la salle de classe des garçons, et sur la demande du Conseil municipal un poste d'instituteur adjoint fut crée. En 1884, le Conseil municipal fit construire une annexe à l'école des filles, pour y installer une institutrice adjointe, dont le poste avait été demandé en 1882, par le Conseil, et venait d'être crée par M. le Ministre de l'Instruction publique.
A partir de 1880, également le mobilier des classes délabré et insuffisant fut totalement renouvelé et complété, sauf dans la première classe de l'école des filles où sont encore des anciens bancs et tables. Les classes furent pourvues de cartes géographiques fixées à un appareil de suspension système Levasseur, de tableaux d'histoire naturelle Deyrolle et Bouasse et de tableaux noirs.
Une Caisse des Ecoles, fondée également depuis 1880 s'occupe activement de tout ce qui intéresse l'instruction dans la commune. Par les soins de son Comité, composé d'hommes instruits et très dévoués, des récompenses sont accordées aux enfants des écoles, une section militaire et scolaire, une section de tir et de gymnastique d'adultes un cours de Coupe et d'assemblage dans l'école des filles, un cours d'Arboriculture dans les jardins des écoles plantés d'arbres à cet effet, ont été crées: Un Cercle de Lecture à haute voix, fondé également par le dit Comité réunit une fois par semaine, de 8 à 10 heures du soir, pendant la saison d'hiver, toutes les personnes de la commune qui désirent, en écoutant où même en faisant des lectures intéréssantes, se reposer un peu du travail quotidien. Les sujets ayant pour objet la morale, le patriotisme, l'histoire, sont choisis par le Directeur de l'école des garçons .
La Caisse des Ecoles constitue donc dans la commune pour le personnel enseignant, un appui matériel et surtout
moral d'une valeur considérable .


 
Liste des maîtres d'écoles et instituteurs de Bois le Roi
d'après les registres de l'état civil dont le plus ancien est
de 1670 et autres documents depuis 1860 .

   20 juin 1672....................Pelé Jacques, maîstre d'eschole .
   20 juillet 1676.................Douynat Jean, maîstre d'eschole .
   1680 à janvier 1691........Brindy Jean, id. et tisseur en toile .
   1692 à 1693 ................... Dudon Jean, maître des escholes .
   1693 à 1718 ....................Pas de renseignements .
   1718.......à "....................Bourgeois Antoine .
   1739 à 1740 ....................Fadin Charles, maître d'école .
   1740.......à "....................Cordonnier Jacques, maître des petites écoles .
   1763.......à ".....................Perrin Jean Baptiste .
   1770.......à ".....................Charpentier Jean Baptiste .
   1783.......à ".....................Dassy Pierre .
   1789.......à ".....................Moireau Jean .
   1792.......à ".....................Codieu .
   1793 à 1809......................Pinon Hubert, tour à tour maire ou adjoint
                       ......................et peut-être instituteur en même temps .
   1809 à 1823 .....................Pas de renseignements .
   1823 à 1855......................Claux Jean Baptiste Marie Joseph .
   1855 à 1856......................Ledouble François .
   1856 à 1859......................Galliot Léopold-Marie-Isidore .
   1860 à 1869......................Longchamps Edouard .
   1869 à 1870......................Forestier Jean .
   1870 à 1873......................Guérin Oreste .
   1874 à 1877......................Parisot Charles Eugéne .
   1877 à 1878......................Penancier .
   1878 à 1881......................Loriot .
   1881 à 1884......................Cailleaux .
   1884.................................Fourault .
   1884......à "......................Prouhet instituteur actuel .




Avant ~~ 1789 .

La Seigneurie de Bois le Roi ( Boscus régis ) appartenait au roi de temps immémorial. A des époques relativement récentes , quelques parties démembrées devinrent la propriété de différents personnages .
Brolles ( Brisolice, Brezolles, Brolium, Brosles ) .
D'après les linguistes, ce nom désignerait un lieu planté de futaies ou simplement d'arbustes, de broussailles et parsemé de mauvais paturages.
En 1222, Milon, abbé, et les religieux du Mont-Saint-Père de Melun, cédèrent au roi Philippe-Auguste tous leurs droits à Brosles et à Barbizon, ainsi que l'usage qu'ils prétendaient avoir au bois de Montmédi . En échange le roi leur fit payer 100 marcs d'argent .
Les Tapereau, tour à tour chanoines, avocats, et procureurs, furent longtemps les seigneurs particuliers de Brolles ( 1304 à 1504 ) .
Les possesseurs du fief des Bergeries, ou la paroisse de Chartrettes, se qualifiaient de seigneurs de Brezolles, ( Brolles ), Sermaise et Bois le Roi, en partie. Ils exigeaient que certains habitants de ces localités vinssent pressurer le marc de leurs raisins au pressoir des Bergeries, prétention qui donna lieu, dans le cours du XVIII siècle, à de longs et coûteux procès .
La fontaine dite des Bergeries, sur le territoire de Brolles rappelle le souvenir de ces anciens seigneurs féodaux, dont les corps sont inhumés dans l'église devant l'autel Saint Eutrope .
On trouve dans les environs de Sermaise des vestiges d'une assez grande cité. La tradition locale rapporte quoique rien ne le prouve, que Melun aurait été bâti avec les pierres provenant de cette ville inconnue, qui fut vraisemblablement détruite pendant les grandes guerres qui désolèrent le pays, vers le neuvième siècle. Les plans de l'intendance montrent néanmoins une suite de mâsures ruinées, s'étendant assez loin, dans la plaine, dans la direction de la forêt. ( Plan dréssé en 1784 ). On trouve aussi des restes de constructions au lieu dit La Fosse sur la route de Bois le Roi à Sermaise .


Extrait du plan dréssé par Jollain ( 1784 )
.
Lors de la création du potager de M. Rodier, en 1875, on découvrit une cave et en contre-bas une espèce de caveau à deux mètres au dessous. Les marches qui conduisaient à la cave n'avaient pas été déplacées, mais on arrivait au caveau par une descente en pente douce. On trouva aussi, en remuant le sol, à différents endroits des débris de chapiteaux scupltés et bien conservés, et plusieurs objets sans valeur.
N'oublions pas de citer le caveau Durand, aussi à Sermaise.Ce caveau, qui n'a jamais été exploré, parait être un vestige de ces monuments féodaux si communs au Moyen-âge.
Le hameau de Sermaise paraît avoir beaucoup souffert à l'occasion des guerres dites des Lorrains, au temps de la Fronde, en 1650 et 1652.
La plaine de Sermaise servit de champ de courses aux mois d'octobre et de novembre 1776, et ce fut en France un des premiers hippodromes de se genre qui, sont devenus si fort à la mode. Beaucoup d'Anglais avaient passé la Manche pour y assiter. King-Pépin, un superbe cheval appartenant au comte d'Artois, y figurait. Ces courses furent fondées par une société composée de seigneurs de la cour, et formée le 30 octobre 1775 à Fontainebleau. Depuis 1862, ces courses ont lieu chaque année dans la vallée de la Solle, à 3 km de Bois le Roi.
En 1564, Bois le Roi et ses hameaux comptaient 928 habitants ( 232 feux à 4 habitants l'un ).Remarquons en passant que Fontainebleau, à la même époque, ne possédait que 1040 habitants.
En 1771, le hameau de Bois le Roi seul comptait 110 feux, soit 440 habitants.
Avant la Révolution de 1789, cette paroisse comprise dans le Gâtinais français, dépendait de la généralité de Paris. ( Election, grenier à sel, archidiaconé et doyenné de Melun, conférence de Fontainebleau. )
Après ~~ 1789 .
Que va-t-il se passer à Bois le Roi pendant la révolution ? En dehors d'un fait divers important dont nous parlerons plus loin, rien ou presque. Il ne faut pas croire que les grandes journées de 1789-1792 et 1793 eurent une répercussion spectaculaire sur la vie de nos bacots.
Début 1790, furent élus les premiers conseils municipaux. Il semble bien que le premier maire de Bois le Roi fut Gonin, Claude-Joseph. du 1er janvier 1790 au 9 novembre 1792, appartenant à une vieille famille connue à Bois le Roi depuis 1660. Le 8 mars 1790 ont peut lire le premier journal du nouveau département de Seine-et-Marne, intitulé ( journal de Seine-et-Marne ) hebdomataire.
A la Révolution, Bois le Roi échangea son nom contre celui de Bois la Nation, qui fut abandonné à la fin de 1836, après s'être appelé pendant quelques années Bois, tout court.
En l'an IV de la République ( avril 1796 ), cinq personnes de Sermaise furent assassinées par une bande de chauffeurs, dans la maison bourgeoise habitée par M. Mangin, et non au château de Sermaise, comme le mentionne la brochure de M. G. Leroy publiée en 1866, et à laquelle sont empruntés les détails suivants: ( La France était alors la proie du brigandage le plus éffréné. Des bandes d'individus à cheval, revétant tous les déguisements, parcouraient les provinces en volant, pillant, incendiant les fermes et les maisons isolées, s'attaquant même aux villages commettant partout d'épouvantables meurtres avec les raffinements des plus horribles cruautés.Une de ces bandes dite des chauffeurs exerçait ses méfaits, dans la Beauce et le Gâtinais. Dans la journée qui précéda le crime de Sermaise, des cavaliers s'étaient montrés à Ponthiérry ( commune de Saint-Fargeau.). Mais après l'inspection de leurs passe-port, l'agent municipal les laissa partir, quoique ces voyageurs ne lui eussent pas inspiré une grande confiance. A cette époque, la maison citée plus haut appartenait au citoyen Jean-Baptiste Rumel, agent municipal de la commune, qui l'habitait avec Gabrielle-Nicole Boisservoise, sa femme, Claude Brochet, son jardinier, et la veuve Lapierre, sa servante. C'était une habitation bourgeoise et rurale tout à la fois. Dans la nuit du crime, les assassins quittérent Sermaise sans que depuis on n'en entendit jamais parler.


Le lendemain, quand on apprit cet atroce forfait , l'effroi fut grand dans la commune de Bois-la-Nation et aux environs. Deux habitants de Sermaise, les nommés François Gaspard Gobault, cultivateur, et Jacques Thierry, manouvrier, furent les premiers qui le connurent. La porte de leurs demeures avait été barricadée par les brigands dans la crainte d'être surpris, et à côté se trouvaient deux fusils chargés appartenant à l'infortuné Rumel, vraisemblablement, les malfaiteurs s'en étaient emparés pour faire sentinelle.
Le 18 germinal an IV ( 7 avril 1796 ) cinq actes furent dressés sur les registres de Bois-la-Nation, pour constater le déces des personnes ci-après nommés, " mortes de mort violente, y est-il dit, par suite". D'avoir été assassinés dans la nuit du 16 venant au 17 germinal, savoir :
François-Jean-Baptiste Rumel, cultivateur, âgé de 53 ans; Gabrielle-Nicole Boisservoise, son épouse, âgé de 42 ans; Claude Brochet, manouvrier, âgé de 48 ans; Claude-Roch Brochet, manouvrier, âgé de 19 ans, (fils du précédent et qui était venu le voir la veille); Marie Leboeuf, manouvrière, veuve de Louis Lapierre, âgé de 64 ans.
Les auteurs de ce quintuple assassinat, le plus épouvantable qui ait été jamais commis dans Seine-et-Marne, ne purent être découverts. On en soupçonna avec vraisemblance les cavaliers qui avaient passé à Ponthierry, et on crut reconnaître les chauffeurs; mais on ne put ni les rejoindre, ni réunir d'autres preuves .
Bois le Roi, comme du reste un grand nombre de communes de France, eut à supporter en 1814 l'invasion étrangère. La délibération du conseil municipal, en date du 16 février 1814, constate que les réquisitions faites par l'ennemi s'élevèrent à 27852,50 f et que la conduite des soldats étrangers ne pas fut digne d'éloges.
Pendant la guerre de 1870, Bois le Roi eut encore à supporter l'invasion étrangère, ainsi le 14 janvier 1871, M. Théodore Guillemin, ancien maire, et M. Guérin, votre ancien maître, furent sequestrés à Fontainebleau pendant 10 jours, en représailles d'une attaque dirigée par les francs-tireurs contre la poste prussienne, au moment où elle passait sur la route de Melun, en face de la butte Saint-Louis. Dans leur prison ils attendaient avec anxiété l'annonce de leur dernier moment, et ils devaient d'autant plus s'attendre à une mort prochaine que M.Edouard Devauchelle, pour avoir eu un fusil de chasse en sa possession, avait été mis en joue deux fois en leur présence, et qu'ils avaient lieu de craindre qu'il n'eût été passé par les armes, attendu qu'ils ne l'avaient plus revu. En outre, ils savaient que M. Sébastien Dagneau pris pour un franc-tireur dans la forêt de Fontainebleau, avait reçu une balle dans la cuisse, qu'il à toujours gardée depuis, et que le sieur Chauvaud, garde forestier du poste de Bois le Roi, pris étant porteur de quelques cartouches oubliées dans sa carnassière, avait été pendu et fusillé, quelque temps auparavant, sur le territoire de le Rochette, sans autre forme de proçès.


Escarmouche à la Table du Roi avec les Prussiens en 1870

Depuis l'établissement du chemin de fer et la construction du pont de Chartrettes sur la Seine ( 1861 ) Bois le Roi à changé d'aspect. Il n'y à guère longtemps encore, le chaume était la seule matière employée pour les couvertures. Le jour ne pénétrait dans les habitations que par d'étroites fenêtres, et souvent même par les portes coupées en deux; le sol en était parqueté avec des grès de la forêt uo de la terre glaise, et les cheminées, avec leurs grands manteaux, s'avançant jusqu'au milieu de la pièce, semblaient plutôt faites pour la refroidir que pour la réchauffer. Qui aurait quitté Bois le Roi il y a quarante ans ne le reconnaîtrait plus. Les chaumières se sont transformées et se transforment encore journellement en de coquettes maisons.
La tuile a remplacé le chaume, l'intérieur y est prope et bien confortable; les pavés de grès ont disparu pour faire place au carrelage et au parquet; l'air et la lumière, ces éléments bienfaisants, y sont admis au grand avantage de la salubrité et de la santé des habitants; les rues et les chemins y sont parfaitement entretenus, et bien des établissements que les villes du moyen-age et même des temps modernes auraient enviés s'y trouvent et en embellissent le séjour en le rendant plus commode et plus agréable. C'est ce qui motive l'arrivée toujours croissante de nouveaux habitants.
Le château de Sermaise, restauré l'année dernière par M. Rodier-Demeufve, le seul qui ait existé pendant longtemps dans la commune, a été habité par le général Lamotte, un vieux brave de l'Empire. Présentement on y admire le château de Brolles ( style Louis XIII ), bâti en 1862 par M. Abel Laurent, ancien agent de change.Ce château est situé dans une position admirable à cause du point de vue qu'on y découvre. On y voit encore celui de la gare, le châlet de le Ruelle et une foule de jolis pavillons et de maisons bourgeoises jetés ça et là le long de la Seine et sur plusieurs points du territoire.
Un grand nombre d'artistes peintres, parmi lesquels M M. Alexandre Guillemin, chevalier de la Légion d'honneur; Castellani, peintre de batailles; Delpy, paysagiste; Cheret, peintre-décorateur de l'Opéra, ect. et quelques littérateurs distingués, Poupart Davyl, Charavay, ect. , y séjournent toutes l'année, sans compter une pléiade de touristes et de dessinateurs qui viennent y passer la belle saison. M. Olivier Métra né a Reims en 1831, compositeur de musique, chef d'orchestre de l'Opéra, y possède une maison. +



Archives de l'église de Bois le Roi

 


L'an 1709, le 6 jour de janvier est arrivé un
très grand froid qui a fait prendre la rivière de
Seine en 3 jours de temps, les vignes et les bêtes ont
été gelées et tout a été bien cher un an après
fait à Bois le Roi par Jacques Carney


La Seine gelée en Février 1956 au barrage de la Cave à Sermaize