La Seine et Marne
en




Blason de la Seine et Marne

D'azur semé de fleur de lys d'or
aux deux fasces ondées d'argent
brochant sur le tout


Les deux fasces ondés symbolisent le fleuve et
la rivière qui ont donné son nom au département.
Le champ semé de fleurs de lys marque l'appartenance
de ce dernier à l'Ile de France.




SEINE-ET-MARNE

SUPERFICIE. 573,635 hec.

POPULATION. 347,323 hab.

Chef-lieu - MELUN, à 46 km. de Paris.

DIVISION ADMINISTRATIVE.

Avant 1790, ce département faisait partie de l ' Ile-de-France, (Brie, Gàtinais) et de la Champagne.
- Cour d'appel et Académie de Paris.
- 5ème Corps d'armée (Orléans).
Diocèse de l'Évèché de Meaux; Église consist. calviniste à Meaux. - 1 - arr. forestier.
5 ARRONDISSEMENTS. 29 CANTONS , 530 COMMUNES.

MELUN. 11241 h.
- 6 CANTONS - 97 Communes
Brie-Comte-Robert, Le Châtelet, Melun (2), Mormant, Tournan.

COULOMMIERS. 5240 h.
- 4 Cantons - 97 Communes
Coulommiers, La Ferté-Gaucher, Rebais, Rozoy.

FONTAINEBLEAU. 11,653 h.
- 7 CANTONS - 101 Communes
La Chapelle-la-Reine, Château-Landon,
Fontainebleau, Lorrez-le-Bocage,
Montereau-Fault-Yonne, Moret, Nemours.

MEAUX. 11,739 h
7 Cantons - 154 Communes
Claye, Crécy-sur-Morin, Dammartin,
La Ferté-sous-Jouarre, Lagny,
Lizy-sur-Ourcq, Meaux.

PROVINS. 7,593 h
5 Cantons - 101 Communes
Bray-sur-Seine, Donnemarie, Nangis,
Provins, Villiers-Saint-Georges,

ABRÉGÉ HISTORIQUE.

Deux races celtes occupaient les rives de la Seine et de la Marne lorsque César courba la
Gaule sous son épée : c'étaient les Meldi et les Seliones, et leurs villes s'appelaient
Jatinum, Condale, Melodunum ( Meaux, Montereau, Melun ). La conquête franke les prit à la
4e Lyonnaise ruinés, épars, mutilés par l'invasion des Barbares (486); des ravages incessants,
deux batailles de rois à Dormelles et à Melun, Chilpéric assassiné à Chelles, tels furent les
souvenirs de l'époque mérovingienne. Avec Charlernagne commence l'ordre politique. Nous
voyons alors les pays de Seine-et-Marne sous la main de plusieurs seigneurs: les comtes de
Meaux et de Provins, ceux de Gâtinais; le fief de Melun ne sortit guère du domaine royal.
Les premiers, de la puissante maison de Vermandois, n'étaient autres que les comtes de
Champagne et de Brie que leur puissance aveugla au point de s'attaquer à la royauté. Celle-
ci avait déjà fort à faire à purger les bords de la Seine des mille tyrans féodaùx, tels que
ceux de Montceaux, du Puiset et de Montjai, dont les brigandages entretenaient un continuel
désordre au moyen âge. Enfin le mariage de Philippe le Bel avec l'héritière de la Chammpagne
et de la Brie réunit ces provinces à la couronne (1284).

Après les temps pacifiques du XIIIe s., survinrent tous les fléaux réunis : la peste noire,
les Anglais, les Bourguignons, la Jacquerie. Pendant que cent mille paysans exterminaient,
la noblesse (1358), Charles le Mauvais mettait à sac Nemours, Montereau, Lagny, Meaux et
Melun tombèrent les derniers aux mains de l'Anglais, devenu l'allié des Bourguignon après
le massacre de leur duc Jean sans Peur, sur le pont de Montereau (1419). Pendant dix ans,
l'étranger agit en maitre, portant dans toute la Brie le pillage et la ruine. Temps affreux
où, en bien des lieux, " de tout le peuple qui soloit, estre, n'en estoit pas demoré ung au
païs pour monstrer les limites et séparations des terres! " Il était temps que Jeanne d'Arc
sauvât la France D'Orléans à Reims où elle mena sacrer le roi, la courageuse fille planta
son étendard sur toutes les villes trop faibles pour imiter l'heureuse révolte de Provins
et de Coulommiers (1429).
Au XVIe s., la Réforme et la Ligue déchirent la Brie avec fureur. L'une débute à Meaux (1546)
par les persécutions et les supplices; elle a son foyer le plus intense à la Ferté-sous-Jouarre,
dans le château des Condé; ses chefs, campés dans Lagny, Clave, Lizy, etc.. essayent vainement
d'enlever Charles IX, qui prend sur eux une terrible revanche en ordonnant les massacres de la
Saint-Barthélemy. L'autre, à l'aide des Allemands et les Espagnols, fait insurger tout le pays
et ne rend les armes qu'à Henri IV converti et maitre de Paris (1593). Avant d'arriver au règne
réparateur de Louis XIV, la Brie, coutumière de porter les endosses de Paris, devait être le
dernier champ de bataille des Frondeurs, et voir les Lorrains, qu'ils avaient appelés, dévaster
ses fertiles campagnes. - Le dép. de Seine-et-Marne fut, pendant la guerre de 1814, le théâtre
de plusieurs beaux faits d'armes. Mormant, Nangis, Montereau, Donnemarie virent encore la victoire
fidèle à nos drapeaux; mais bientôt les alliés mirent au pillage Provins, Nemours, Fontainebleau,
et Napoléon signa dans cette dernière ville son abdication.

BIOGRAPHIE.

Les Rois Philippe-Auguste, Philippe IV, Philippe V, Louis X, François II, Henri III, Louis XIII;
le Grand-Dauphin, père de Louis XV; Thibaut VI, le plus illustre des comtes de Champagne; Henri
De Condé, l'un des premiers chefs protestants en France; le cardinal Charles De Bourbon,
le roi de la Ligue; le maréchal Saint-Pol - le commandeur de Malte Villegagnon; - le pape Martin IV ;
l'évêque d'Auxerre, Amyot, gracieux et naïf traducteur du roman grec de Théagène et Chariclée et
de quelques Vies des hommes de Plutarque; Desmarets, avocat gén. au parlement, serviteur devoué
des rois Jean et Charles V; le général marquis de Cramayel, sénateur et grand officier de la Légion
d'honneur; les mathématiciens. Camus, Bezout, Puissant, Louis Carré; l'astronome Lauret; le philosophe
Guillaume De Champeaux, l'adversaire d'Abélard; le savant bibliographe Barbier, Pierre Berthier, de
l'Académie des sciences; les historiens Guillaume De Nangis, Sébastien Rouillard; l'abbé de Voisenon,
le spirituel académicien ; Toussaint Rose, secrétaire de Louis XIV; Dancourt et Poinsinet, auteurs
comiques; Sauvé De La Noue, artiste et auteur dramatique; le poëte Guyot; le sculpteur. Adam-Salomon;
les peintres Ol.Lefebvre, le Valentin, Lantara, Norblin, Villequin, les architectes. Jehan De Chelles,
Pierre De Montereau, Martin, Mangin; le chimiste Christophe Opoix, Couperin, organiste du roi; le graveur
Miger; L.-F. Bourquelot, arch. paléographe, auteur d'une "Histoire de Provins".

STATISTIQUE.

TOPOGRAPHIE.
Le département de Seine-et-Marne est méditerrané; il est situé au N., entre 48°7' et 49°7' de lat. N.
Bornes: Oise, Aisne, Marne, Aube, Yonne, Loiret, Seine-et-Oise. I1 tire son nom de la Seine et de la Marne,
rivière, qui le traversent au S. et au N. Pays de plaines étendues, coupé çà et là de collines peu élevées
(200 m.). Bassin de la Seine. Rivière. principale.: Seine, Marne, Yonne, Ourcq, Grand-Morin ( navig );
Beuvronne, Petit-Morin, Thérouanne, Loing, Yerres, Voulzie, Lunain, Aubetin. Nombreux étangs.
Climat assez sec au Sud, froid et humide au Nord. et à l'Est.
Canaux: de l'Ourcq, du Loing, de Chalifert. 10 Routes nat., 41 départ.; 147 chemins de grande communication
et 1.780 chemins vicinaux ordinaires. Chem. de fer. ( Voir la carte ).

PRODUCTIONS.
Sols dominants: craie ou calcaire, diff. sortes, sablonneux. La fertilité des terres de la Brie est devenue
proverbiale, beaux pâturages. Pays agricole et d'exploitation.
Cérêales au delà des besoins; chanvre, pois, fèves, haricots, pommes de terres, betterave, fourrages
abondants, raisins dits " de Fontainebleau ", roses médicinales du Provins. Les vignes donnent un vin médiocre.
Exploitation de bois. Elevage soignée de bêtes à laine, pour la plupart de pure race mérinos; des chevaux
et des bêtes à cornes; volaille en abondance.
Bois, 81,344 h.; vignes, 19,155 h. Exploitation minérale, nombreuses carrières de pierres meulières
et de pierres de taille, grès à paver très abondant et en grande quantité dans la forêt de Fontainebleau,
albâtre, pierre à chaux et à plâtre, argile, sable, tourbe. Source ferrugin. à Provins et sulfureuse à Thieux.

INDUSTRIE ET COMMERCE.
L'industrie fabrique les toiles peintes, mouchoirs, indiennes, acier, limes, bougies, porcelaine, faience
et poterie, verre, cuirs et peaux très-estimés, tissus de coton, toiles papiers. etc.
Le Commerce consiste principalement en grains, farines, fruits, fromages de Brie, oeufs, laines, chanvre,
bestiaux, cuirs, grès, pierres meulières, bois et charbon. - 140 Foires.

INSTRUCTION PUBLIQUE.
5 Colléges. 9 Établ. second. libres. 1 École normale. d'lnstit. 1 Cours norm. d lnstitutr. 5 Pensionn. prim.
Ecoles Prim.: 236 de garçons, 222 de filles, 299 mixtes. 2 Sém. 7 Bibl. publiques. 4 sociétés savantes.

VILLES PRINCIPALES.

MELUN, Ch.-lieu, divisé en plusieurs parties par la Seine. Rues assez droites et bien bâties. On remarque
St-Aspais, momum. du style ogival, avec de beaux vitraux; Notre-Dame, fondée, dit-on, par Clovis ;
l'Hôtel de Ville, la statue de Jacques Amyot, le jardin public, le boulevard, les quais, la Bibliothèque, etc.

COULOMMIERS, petite ville, d'un abord agréable, située dans un fond, sur le Grand Morin. Commerce
considérable de céréales, de cuirs et de fromages. L'ancien Columbarium.

FONTAINEBLEAU, jolie ville, au milieu d'une vaste forêt. Le Château, dont les premières constructions. furent
confiées au Primatice par Francois 1er se compose de 6 cours et d'un magnifique parc qu'a dessiné Le Nôtre.
Il a eu pour hôte Charles-Quint, Henri IV, Pie VII ; Christine de Suède y fit tuer Monaldeschi, son amant;
Napoléon y abdiqua. On admire surtout la chapelle et la galerie de François ler, qui renferme toutes les
merveilles de la Renaissance. - Jadis Fontaine-Belle-Eau.

MEAUX, ville, assez bien bâtie, sur la Marne. Parmi les édifices. : St-Etienne, St-Nicolas; le magnifique
Hôpital, un des plus complets que l'on connaisse ; l'Evèché, et une belle caserne de cavalerie.
Jolies promenades. - Expédition annuelle de plus de 3,200,000 kilog. de fromages de Brie.

PROVINS, Sur. le Durtein et la Voulzie. Ancienne ville, divisée en haute et basse ; vieux remparts flanqués
de tours. St-Quiriace ( 1160 ), inachevé, mais dont le dôme et les portails sont remarquable.; Ste-Croix,
qui renferme de beaux vitraux; le Palais des Comtes, la tour de César, l'Hôtel-Dieu.
En 1250, Provins aurait eu entre 11,000 et 13,000 habitants et entre 70,000 à 80,000 personnes en période de grande foire,
ses draperies occupaient 3,000 métiers.
Citons encore:
Montereau, au confluent de l'Yonne et de la Seine. Victoire du 18 février 1814.
Nemours, jolie ville., ancien apanage des ducs de Savoie et de ceux d'Orléans.
Brie-Comte-Robert, remarquable par une belle église gothique et quelques restes du château des comtes de Brie.
La Ferté-sous-Jouarre, où il se fait un grand commerce de meules de moulins, grains, fer, laines, bois et charbons.
Nangis, avec une église assez remarquable.
Juilly, dont le collège renommé est une fondation de Louis XIII, etc.


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