Avant de chercher, sur les lieux actuels, l'emplacement exact du temple, nous déterminerons d'abord, ce qui est
en l'espèce, plus facile, l'emplacement du cimetière .
Il semble même qu'il y eut successivement deux cimetières, le premier sans doute, s'étant trouvé bientôt
entièrement rempli .
Les principaux vestiges des temps passés subsistant à la surface du sol sont un puits . Montons la rue de France
( ou plutôt la rue Guido Sigriste ) jusqu'au carrefour où elle cesse de s'appeler ainsi et devient rue Désiré
Bourgoin . Avant d'arriver au carrefour, à gauche, voici un grand champ plus élevé que la route, avec un puits
flanqué de deux petits murs en vieilles pierres. C'est un "puits commun" auquel les habitants sur la rue avaient
libre accés . Ensuite une maison basse , qui ne se trouve plus à l'alignement de la rue actuelle ; Le long de la rue,
les fondations d'un mur ancien ont 1 m.20 de hauteur et 0 m.60 de largeur . D'après une tradition, sans preuve
certaine, on à cru que là se trouvait un cimetière, entre le puits, peut-être, et la "rue de la Prêche" qui à gauche,
porte ce nom jusqu'à la scierie, vers le Sud-Est .
A droite, elle s'appelle aussi de même . Il y a là, en face la propriété Brouillot, à l'angle nord-ouest du carrefour,
une maison moderne avec jardin clos d'un mur moderne également . Mais contre ce mur, est un édicule, à une quinzaine de mètres de la rue Guido Sigriste , et large d'environ un mètre et demi. Il surmonte une fosse dans
laquelle ont été accumulés des ossements . Une première découverte fut faite en 1861 par M. Cribier ( François )
creusant pour établir l'escalier de sa cave .
Lorque les Ponts et Chaussées établirent le niveau actuel des rues, en 1870, M. Cribier ( Auguste ) propriétaire
du terrain dut abaisser le niveau de sa cour : il eut la surprise de découvrir alors un grand nombre d'ossements .
Les uns étaient dans le jardin actuel, les autres sous le "Sentier des Ministres" appelé ensuite Rue de la Prêche,
qui était alors beaucoup moins large que la rue actuelle . Auguste Cribier fit, en 1906 de nouvelles fouilles
( avant que , le 1 er novembre 1908 , pour la Fête de la Réformation, quelques protestants de Fontainebleau et
Melun se fussent groupés au carrefour voisin ). Perpendiculairement à la rue, vers laquelle se trouvait les cranes,
douze squelettes, sur deux rangs, furent trouvés : plusieurs de grande taille et avec de belles dents, provenaient,
bien probablement de ces hommes d'élite qu'étaient les gardes suisses ou écossais .
Ailleurs on trouva des monnaies, aucun autre vestige que de gros clous et des fragments de bois provenant des
cercueils ; aucun bijou, aucune pièce de métal ; ce qui est bien conforme à la simplicité des inhumations selon la
discipline réformée . Que faire de ces restes ? Supposés hérétiques en raison du voisinage immédiat de la rue de la
Prêche, ils ne pouvaient être réinhumés en "terre bénite" dans le cimetière paroissial. M. Cribier, en 1870 les mit
dans une fosse qu'il reboucha ensuite. Ils y sont encore .
A cette époque, les moyens les plus variés étaient employés pour circuler, en particulier pour venir au temple. Les
campagnards venaient à "pieds", souvent de fort loin, par des chemin boueux : les bourgeois et les
gentilshommes venaient à "cheval" : on voyait même le mari et la femme sur un seul coursier, parfois on
circulait en "litière" : au contraire, dans sa vieillesse, Louis XIV est poussé dans une "chaise roulante" : c'est dans
cet appareil que le pasteur Asselin le voit passer le 21 octobre 1685, quatre jours avant la Révocation, revenant de la chasse .
Au commencement du XVIIieme siècle les "carrosses" devinrent à la mode chez les gens riches. En 1617, un
carrosse de la cour transporte le jeune landgrave de Hesse, toujours assidu au culte .
C'est en "chaise de poste" que le pasteur Chamier arrivait du fond de sa province à la cour, et en repartait
jusqu'à Paris dans une autre "chaise" attelée de trois chevaux .
Les disséminés éloignés, comme ceux de la vallée du Lunain, qui rejoint celle du Loing et la route, au sud de
Moret, avaient jusqu'à cinquante kilomètres à parcourir pour faire célébrer baptêmes et mariages à Bois le Roi
ou y faire enterrer par exemple le seigneur de Nonville, William Davisson .
La voie de terre n'était pas seule employée .
En ce temps on remontait la Seine de Paris à Charenton par le "coche d'eau", de Paris à Corbeil par le
"corbillard". Il est probable que les riverains venaient parfois en barque de Samoreau par exemple, en amont du
pont de Samois jusqu'à la Cave , port de Bois le Roi .