Nous sommes sur la place de la République.
On aperçoit, au fond , la statue de la République, et derrière, les maisons qui bornent la place.
Des estrades ont été dréssées. Une est occupée par un orchestre. Un régiment traverse la place.
Au premier plan, à droite, une voiture attelée de deux chevaux, qui à dû s'arrêter. Une jeune fille tend
des fleurs aux personnages assis dans la voiture. Près d'elle, un jeune homme, accompagné de deux
jeunes femmes, ne cache pas son enthousiasme.
Une femme porte deux enfants sur les bras ; un petit joueur de violon passe.
Des hommes, des femmes, des enfants courent, crient, se réjouissent ; on rit, on chante, on danse.
Au milieu du tableau, un jeune garçon, mine heureuse, est prêt à vendre aux passants des cocardes et des médailles.
Une belle lumière, gaie, paisible, ajoute a la gaîté de la foule . Le 14 Juillet est une oeuvre joyeuse, saine et forte .
Jules Ferry, alors ministre de l'instruction publique et des Beaux-Arts voulu fixer le souvenir de cette journée
patriotique dans trois oeuvres décoratives :
La première fut confiée à Edouard Detaille.
La deuxième à Becker.
Alfred Roll reçu la troisième commande .
Le matin de la revue, il était à Longchamp, observant les mouvements des troupes, prenant des notes, quand
Jules Ferry l'aperçut .
M . Roll, lui dit-il, nous avons déjà ici M M . Edouard Détaille et Becker .
Pourquoi n'iriez-vous pas, vous dans la rue .
Donnez-nous La Fête du 14 Juillet .
Roll rentra à Paris, il se mêla à la foule, tout un jour et toute une nuit, assista aux réjouissances populaires,
entendit les acclamations qui saluaient nos soldats, retour de la revue .
Et imprégné de toute cette joie nationale, il se mit au travail .
L'oeuvre fut exposée au Salon de 1882 .