Portrait de Gustave Mathieu
( avec le bouquet de voilettes qu'il portait toujours à sa boutonnière ) par Jean-Désiré-Gustave Courbet ( 1869 )
Légende du Grand Etang. - l'enfant noyé
Poèsie douce et simple, pleine de détails délicieux, dont on a fait une romance touchante.
Cette pièce est bien connue; mais nous ne résisterons pas au plaisir de la cité encore :
Ecoutez ce qu'il arriva
De cet enfant qui s'esquiva
Du toit de sa mère
Par ce beau jour sans pareille
Tout de parfums et de soleil
De brise légère
Les doux rossignolets sous bois
Réjouissaient à pleine voix
La nature entière
Le nez en l'air la joue en feu
L'enfant fuyait sous le ciel bleu
Et par la prairie
Quand il eut fait de papillons
Et de bleuets par les sillons
Sa moisson fleurie
Voilà qu'il arrive à l'étang
Le front mouillé tout haletant
Face épanouie
La demoiselle aux ailes d'or
Allant rasant encore
L'onde frissonnante
Sur un beau nénuphar en fleurs
Fière de ses vives couleurs
Se fixa brillante
Pour la saisir l'enfant courut
Prit l'eau pour l'herbe et disparut
Sous la fleur tremblante
Petits enfants n'approchez pas
Quand vous courez par la vallée
Du grand étang qu'on voit là-bas
Dans le brouillard sous la feuillée