Il raconte sa vie de peintre dans la campagne :
Je file à bicyclette avec mon bagage sur le dos.
Dès que j'aperçois un sujet de tableau, je m'arrête, je déboucle, j'étale mon fourbi,
et je brosse une pochade que je remporte comme un voleur... ça y est; le tableau est trouvé!...
Mais je suis obligé de me presser .
Je travaille souvent avec une telle ardeur qu'il m'arrive d'être en nage.
Un soir que je frottais bien vite un couple ramassant des pommes de terre, l'homme dit à sa femme:
" La fraicheur vient : mets donc ton manteau " .
Je fus stupéfait. Je leur demandai si vraiment il faisait froid ; moi immobille à peindre, j'avais trop chaud...
Ah ! la plaine de Chailly à la tombée du jour ! voilà le coin que je préfère.
Combien je lui dois de tableaux !...
Le soir vers cinq heures, je quitte l'atelier, je vais à bicyclette jusqu'à Chailly et je travaille dans la plaine
jusqu'au soleil couchant...
Une bergère qui passait là m'inspira la " Sainte Geneviève " du salon dernier qui fut acquise par l' Etat.