Joseph Bail


1862 - 1921

Mais, à dater de ce jour, la carrière du jeune artiste sera rapide comme ses progrès.
Jusque-là, soit modestie, soit timidité, il s'était volontairement cantonné dans l'étude des natures mortes.
Pourtant, à trop s'attarder devant la rutilance des cuivres, le désir lui était venu de peupler le décor dont ils rehaussaient
la couleur.

C'est ainsi qu'il réalisa ce pittoresque " Le Marmiton " qui, au Salon de ( 1887 ), lui valut une médaille de deuxième classe.
Le sujet, plein de bonne humeur, était encore mis en relief par une peinture grassement enlevée, savoureusement expressive,
d'un réalisme agréable et d'une franchise évocatrice.
Ce tableau est actuellement au Musée. Lombard, à Doullens.



Tableau ( Le Marmiton )
Salon de 1887
Huile sur panneau
L 60 cm x 73 cm H
signé en bas à gauche


Si, à ce même Salon, Bail montrait sa fidélité aux bibelots avec une étude d'après quelques belles pièces de la collection Binant,
ce sont désormais des scènes où les marmitons jouent le principal rôle qui serviront de prétexte au peintre, pour montrer
la virtuosité toujours croissante de son talent, comme la personnalité de sa vision.

A l'Exposition Universelle de ( 1889 ), Bail reçoit une médaille d'argent.
En ( 1891 ) il exposera une nature morte " Les Oeufs sur le plat "



Tableau ( Oeufs sur le plat )
1891
Huile sur toile
L 78,5 cm X 60,5 cm H
signé en bas à gauche
Musée des Beaux-Arts - Lyon


Parfois, des marmitons surgissent bien, espiègles, du rire plein les yeux, de la malice plein les gestes, ce sont ceux qui
s'attardaient naguère à suivre d'un regard amusé la fortune lumineuse et fugitive des bulles de savon; aujourd'hui,
on les revoit rats d'office, la cigarette à la bouche,



ou tuer le temps et se reposer dans " Le Repos " Salon des Artistes de 1892



Au Salon de 1893, dans " la Besogne faite " Les chaudrons y chantent comme d'usage une brillante symphonie, ce qui n'empêche pas le jeune cuisinier qui vient
de les lustrer de prendre un repos bien mérité .



Mais, pour Bail, ce ne sont là que de brefs retours vers un art qui lui procura assez de joies naguère pour justifier cette
apparence de prédilection.

En ( 1895 ) , " Reflets de Soleil " actuellement au Musée de Lyon.


Reflets de Soleil

Dans " Bataille de chiens " Salons des Artistes 1896, ou les marmitons n'hésite pas à exiter la colére des chiens .





Et les "Bulles de Savon ", appartenant à M. Ochs, consacraient définitivement la personnalité de l'artiste.


Les Bulles de Savon
Salon de 1895
Huile sur toile
L 97 cm X 73 cm H
Signé en bas à droite

Pourtant, sa volonté d'étendre le champ de son inspiration qui s'était déjà manifestée
en ( 1892 ) , dans le " Pain Bénit ",
et en ( 1894 ) avec " Les Cuisiniers ".


Les Cuisiniers
Salon de 1894
Huile sur toile
L 73 cm X 92 cm H
Signé en bas à droite