Le Baron Vert-de-Gris .
Louis Noir et son épouse Eugénie Noir vécurent d'abord à Paris ( à Neuilly dans une petite maison au 21 passage Masséna ).
En 1871, il quitte Neuilly pour s'installer à Bois le Roi, il loue une maison à Brolles, à l'angle de la rue du Moulin, face à l'épicerie .
Louis Noir, qui était officier dans la garde nationale et pour ne pas servir la Commune, avec son ami Poupart-Davyl se réunissent
à l'hôtel de la Vallée de la Solle près de la gare,
ils montèrent une mystification qui faillit tourner mal et mit la
population de Bois le Roi en émoi.
Ils avaient trouvés plaisant de se donner des airs de Communards et de conspirateurs révolutionnaires.
Le patron de l'hôtel un nommé Florentin alerta les gendarmes qui vinrent cerner l'établissement.
Persuadé que la Commune victorieuse avait donné l'ordre de le faire arrêter.
Louis Noir se vit condamné à mort...et fusillé...il l'avait été par coutumace.
Il s'enfuit, traversa la Seine et alla se cacher à Chartrettes, cependant qu'entre Poupart-Davyl et les gendarmes le malentendu
s'éclaircissait non sans peine.
L'Hotel de la Vallée de la Solle fut construit par M . Florentin qui fut le dernier passeur du bac à la Cave avant la construction
du pont de Chartrettes en 1862.
En février 1871, il publie, en collaboration avec Poupard-Davyl, et Françis Enne, une brochure révolutionnaire intitulée un
" Acte d'accusation " qui dénonçait l'incapacité du régime impérial et la mollesse du gouvernement de la défense nationale .
Il reste pourtant éloigné de la commune .
Après cet incident Louis Noir et son épouse s'établirent à Bois-le-Roi au printemps de 1871.
La maison existe encore, 35 rue de la République, à côté du manège Parrot.
C'est une maison avec façade sur rue , simple sans être pauvre.
Le jardin entouré de vieux murs atteignait presque la lisière de la forêt.
Parmi les nombreuses oeuvres de Louis Noir il faut citer particulièrement un roman
" En route pour le pôle ", Chapître 1 " La Grotte aux Cristaux " , ou Louis Noir décrit le Bois-le-Roi de cette époque.
sous le nom de
Sénoncourt :
Ses trois hameaux étaient encore séparés par des champs cultivés.
Il y avait quelques belles propriétés, quelques artistes, des estivants, des retraités plus ou moins modestes, quelques
commerçants et artisans.
Le fonds de la population était constitué de familles paysannes pauvres et rudes, mais propriétaires de leurs terres,
et de ce fait, durement méprisantes envers le "prolétariat" misérable qui les entourait: bûcherons, hommes de peine,
charbonniers, braconniers et maraudeurs qui ont souvent servi de modèles à Robert Noir.
Eugénie Noir avait un moment collaboré avec son mari, sous le nom de Jenny Noir.
Portrait d'Eugénie Noir
par son fils Robert Noir
Huile sur bois L 45 cm x 55 cm H
Non signé - inachevé
Elle se maria très jeune, elle n'avait pas vingt ans à la naissance de son fils Ernest en 1864 .
De taille moyenne, mince et fine, avec un beau visage régulier, un profil de médaille, avec des yeux très noir qui faisaient
contraste avec sa torsade de cheveux blancs, on l'appelait " la belle madame Noir " .
Elle fut, tout au long de sa vie, amoureuse de la forêt qu'elle parcourait, tantôt à pieds, ou dans la charrette anglaise de sa
voisine Madame Fauvel, les deux amies étonnaient les habitants du pays en ramassant les papiers qui déjà souillaient
les abords de la forêt.
Elle suivait , aussi sans ménager ses forces, les chasses à courre de l'équipage Lebaudy.
Elle était ainsi co-auteur d'un roman populaire à grand tirage : "
Andréa, la tireuse de carte "
qui fut un grand succès, mais elle n'en gardait aucune prétention .
A la mort de son mari , en 1901, elle du se contenter d'une petite pension de la Société des Gens de Lettres et des ressources
incertaines de son fils , elle vécut tranquillement sa pauvreté, sans le cacher et sans se plaindre .
Elle est morte à Bois le Roi en 1925 .
Son fils Robert ne se remit jamais du décès de sa mère ; il conserva la maison de Bois le Roi mais n'y séjourna plus, ne quittant
plus Paris ou il décédera en 1931 .
Il est inhumé au Pére Lachaise dans le tombeau de Victor Noir, son oncle .
Sous le nom du " Lieutenant-Colonel Salmon " Louis Noir écrit dans la série
( A Travers le Monde - Les Grands Explorateurs ) de nombreux récits d'exploration .
" Le Massacre de la Mission Flatters, Le Massacre de la Mission Crampel, Crampel Vengé par la Mission Dybowski,
La Mission Mizon, Stanley aux Grands Lacs, Stanley au Congo, Stanley à la recherche d'Emin-Pacha, Stanley et
Emin-Pacha, Enlèvement d'Emin-Pacha par Stanley, Livingstone sur le haut Zambèze, Tombouctou, la ville mystérieuse
( échec du détachement Bonnier )
Un an avant sa mort, il se fâche quand son fils lui conseille de se reposer : " Et je ferais semblant de me reposer !
Car je ne peux pas m'empêcher d'écrire 500 lignes par jour ... Mon imagination me pousse...
" Et il considère comme confortable un nouveau contrat qui l'engage à fournir trois volume par mois au lieu de quatre : ...
" Il y aura un tiers de texte en moins . Cela me met à l'aise... Beaucoup moins de besogne, du large comme temps,
dix jours au lieu de sept pour écrire un volume ...
Louis Noir mourut le 29 janvier 1901, sa tombe se trouve au cimetière de Bois le Roi.
Une de nos rues porte le nom de Louis Noir.